Comment choisir ses conseils externes ? Regards croisés de directeurs juridiques.
Les réponses à cette question vous seront bien entendu données le 25 juin lors de la table ronde qui se tiendra à 11h30, mais parce que nous aimons partager, voici ce qu’en disent les directeurs juridiques que nous avons interviewés pour le site lawinfrance.com.
Deux critères essentiels : l’intuitu personae et la compétence !
Le choix des conseils externes dépend sans nul doute du domaine de spécialisation et d’expertise recherché par la direction juridique. Mais une fois ce périmètre déterminé, « La personnalité et l’investissement de l’associé sont essentiels dans la relation », pour Fabrice Manon, directeur juridique du groupe Dubreuil.
En effet et de façon générale, les directions juridiques attachent beaucoup d’importance aux qualités personnelles de leurs avocats parmi lesquelles la disponibilité et la réactivité. Parce que tout va vite et que tout doit aller vite, les directeurs juridiques attendent aujourd’hui de leurs conseils des réponses rapides à leurs interrogations.
Mais pas seulement ! Le critère de la compétence est tout aussi fondamental. Pour Gilles Kolifrath, Directeur Juridique, Fiscal, Conformité Axa France qui a exercé ce métier pendant plusieurs années, « le critère essentiel reste celui de la compétence. Mais je placerai aussi la confiance et la disponibilité au même niveau. Pour le reste, une grande entreprise comme AXA dispose de compétences spécialisées de très haut de gamme dans de nombreux domaines. En réalité, le choix repose souvent sur celui d’un réseau, et encore plus souvent sur les qualités des avocats avec lesquels on travaille… ».
La relation historique : un critère oui, mais pas toujours !
Le critère de la relation historique tissé avec un cabinet de longue date, revient souvent dans les propos recueillis auprès des directeurs juridiques parce que cette relation qui s’inscrit dans la durée permet aux avocats d’avoir une connaissance réelle de l’entreprise et donc de réaliser un travail sur le long terme.
Frank Boucot, Directeur juridique du Groupe Le Foll : « L’ancienneté des relations avec ce cabinet a permis la mise en œuvre de méthodes de travail, d’automatismes et l’instauration d’un climat de confiance et de connaissance réciproque permettant une gestion optimale des dossiers confiés ».
Cyril Duriga, Directeur juridique et de l’Audit Interne de Sage France : « Malgré notre grande capacité de gestion interne, nous nous appuyons également sur un réseau de conseils ayant des expertises spécifiques. Nous avons établi avec certains une relation privilégiée en ce qu’ils connaissent Sage, son histoire, ses besoins et ses pratiques ».
Pour autant, certaines directions juridiques n’ont pas de conseils attitrés, comme en témoigne Eric Amar, Directeur juridique de SDV Logistique Internationale : « De manière générale, sauf cas très particuliers, je n’ai pas de préconisations (ni de fidélité !) particulières, tout dépend des matières traitées et des époques : telle firme très performante à un instant donné pourra ne plus donner satisfaction. Je suis donc en écoute permanente du marché des services juridiques, et y fais donc « mon marché » de manière constante et évolutive ».
Une synergie essentielle dans les relations entre avocats et directions juridiques
Cette synergie passe indéniablement par une bonne entente et un travail d’équipe entre le juriste et l’avocat. Agnès Bardel, directrice juridique d’Euro Cargo Rail, « considère en effet que pour gagner un contentieux, le travail d’équipe entre la direction juridique et l’avocat est essentiel, car le juriste connaît bien l’entreprise, ses problématiques et ses enjeux commerciaux, tandis que l’avocat connaît la procédure et la meilleure façon de l’utiliser à bon escient ».
Gérer le budget !
Le recours aux conseils externes a un coût qui fait partie du budget alloué à la direction juridique, budget qu’elle doit gérer et qui en temps de crise doit être limité. Au-delà des qualités personnelles et professionnelles de l’avocat, le prix devient un élément déterminant dans le choix.
Pour Ingrid de Jerphanion, Directrice juridique du groupe Cafom, « La Direction juridique, en cherchant à ajuster son travail aux besoins du Groupe, est conduite régulièrement à mener une réflexion sur le calcul du coût de ses prestataires. Elle est confrontée comme toutes les directions de l’entreprise à des problématiques budgétaires et doit trouver un équilibre entre la part de travail qui sera réalisée en interne et la part qui sera sous-traitée. Le critère déclencheur pour faire appel à un conseil extérieur sera donc la recherche par le Groupe d’une expertise, d’un conseil spécifique dans une matière ».
Après le choix, l’optimisation …
Partenaires, conseils externes et directions juridiques, doivent trouver un équilibre, dans le respect des besoins et des attentes de chacun, équilibre dont dépendra l’optimisation de leurs relations.
Pour aller plus loin sur cette question, venez assister à la Journée du management juridique !